Par Margot Giacinti – Docteure en Sciences politiques, laboratoire Triangle – ENS de Lyon.

Modératrice : Marion Charpenel – Maîtresse de conférences en sociologie, laboratoire DYSOLAB – Université de Rouen Normandie.

Cette conférence a pour objet la présentation de la thèse de Sciences politiques soutenue à l’automne 2023, qui s’inscrit à la croisée de l’histoire sociale des idées politiques, de la socio-histoire des faits sociaux, des études de genre et de la sociologie du droit. Elle propose, d’une part, de retracer l’évolution des lectures politiques, juridiques et sociologiques faites du meurtre de femmes avant l’avènement du concept de féminicide en 1976, lorsqu’il est défini par D. H. Russell comme « meurtre d’une femme parce qu’elle est une femme ».
D’autre part, elle étudie, à partir d’affaires judiciaires jugées en cours d’assises du Rhône entre 1791 et 1976, les caractéristiques des meurtres de femmes en discutant ce qui permettrait de les catégoriser ou non comme féminicides.

Par les méthodes d’enquête mixtes (dépouillement d’archives judiciaires, analyse de discours, entretiens semi-directifs), la thèse montre que le féminicide n’a pas attendu d’être nommé pour exister, l’étude de notre matériau archivistique prouvant que la très grande majorité des meurtres de femmes jugés en cour d’assises sont des féminicides.